Virginie MINNITI - Orthophoniste et codeuse
Initiation aux Baby Signes ou comment accompagner l’oral par le geste pour l’enfant pathologique ou non
Le langage va permettre à l’individu de satisfaire ses besoins physiques, émotionnels, sociaux, affectifs mais va également lui permettre de gérer son environnement. L’acquisition du langage par l’enfant constitue depuis longtemps un domaine de recherche en perpétuelle évolution. Les données actuelles sur les difficultés de langage acquis chez l’adulte sont également en pleine expansion.
Pourquoi le signe en complément de l’oral ? Pour qui ?
Aujourd’hui les intérêts des Communication Alternatives et /ou Augmentative (CAA) ne sont plus à démontrer dans notre pratique clinique orthophonique. Cette thèse est soutenue par Cataix-Nègre (2010) qui insiste sur la nécessité de présenter les items linguistiques de manière multimodale afin que le patient puisse en tirer le plus adéquat pour lui.
L’oral ponctué de signes fait partie de ces CAA « naturelles ». En effet, le signe et la parole ont un lien neurologique fort, conséquence de la proximité des aires cérébrales dédiées à la phonation et à motricité des membres supérieurs. D’ailleurs, Lamperier (2011) et Wray et al. (2016) soulignent que dans le développement typique la production de gestes précède toujours la production orale chez l’enfant.
Dès que l’on aborde le sujet « des signes », alors la surdité arrive en première ligne. Ceci, paraît évident, la Langue des Signes étant la langue privilégiée des sourds non-verbaux.
Cependant, le signe accompagné de l’oral se distingue de la Langue des Signes Française par le fait qu’il n’est pas une langue à part entière mais bien une modalité alternative et/ou augmentative de la communication. Le signe synchronisé à la parole sera un outil intéressant auprès des enfants sourds dont le projet sera l’oral. Il permettra une entrée dans la communication et le sens, avant qu’une réhabilitation efficace de l’audition soit mise en œuvre. De plus, couplé par la suite à la Langue Parlée Complétée (LPC), il donnera l’opportunité aux enfants d’acquérir du sens avec l’ensemble des éléments syntaxiques de leur langue maternelle pour former le Français Complet Signé Codé (FCSC) (Hage et Charlier, 2006).
La modalité iconique du signe en fait un élément linguistique non arbitraire, bien plus porteur de sens que la forme sonore en elle-même. Le rapport « signifiant-signifié » s’établit ainsi beaucoup plus aisément.
C’est pourquoi, il est un allié précieux dans de nombreuses pathologies ou retards engendrant un déficit temporaire ou durable de la parole lié à un manque de compréhension (surdité, dysphasie, aphasie, maladies neurodégénératives ou encore TSA...).
Les études menées par Rondal (2001) et Ansenne et Fettweis (2005) prouvent l’efficacité de l’utilisation du signe chez les personnes atteintes du syndrome de Down. Dans la même lignée, Aresu et Beaussière (2018) confirment l’hypothèse d’un effet bénéfique du signe auprès d’une population d’enfants avec déficience intellectuelle.
Il en sera de même pour de les enfants bilingues ou plurilingues pathologiques ou non, qui ont besoin de hiérarchiser les langues pour les séparer et en extraire leur système propre (Nicoladis and al. 1999). En effet, l’invariance du signe quelle que soit la langue permettra d’amener le sens et par conséquent une meilleure compréhension. Ces enfants constituent aujourd’hui un pourcentage important de nos prises en charge. En effet, les statistiques montrent que le monolinguisme devient un caractère de plus en plus minoritaire.
Da Silva (2014) indique qu’elle inclut le signe dans les différents processus de rééducation de ses patient TSL, Logan et al.(2017), eux, montrent également l’intérêt des signes dans la prise en soin d’enfants à développement atypique.
Il en est de même pour l’adulte, notamment avec les patients aphasiques. Le signe peut être un levier temporaire ou durable pour instaurer à nous une communication écologique efficace. La revue de littérature de Rose, Raymer, Lanyon et Attard (2013) conclut à un bénéfice significatif de l’utilisation simultanée des signes et de l’oral. D’ailleurs, aux Etats Unis, la méthode Single Hand Communication commence à donner des résultats probants au sein des établissements médicaux et auprès des familles, redonnant un moyen de communication immédiat même aux patients hémiplégiques ou hémiparésiques. Elle est recommandée par les autorités de santé.
NIVEAU 1
NIVEAU 2
LILLE
31 mars et 1er avril 2025
Région parisienne
26 et 27 juin 2025
LYON
1 et 2 septembre 2025
visio
31 mars et 1er avril 2025
ou
26 et 27 juin 2025
ou
1 et 2 septembre 2025
VISIO
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Devenir formatrice en "SIGNES accompagnant l'oral" est le résultat d'un long cheminement. Je suis d'abord issue d'une formation en linguistique durant laquelle je suis "tombée" dans l'étude théorique puis pratique de la Langue des Signes jusqu'à devenir interprète. De plus, afin de parfaire mes connaissances en matière de surdité j'ai passé la Licence Professionnelle de Codeuse LPC à Paris.
A l'arrivée de mes enfants, j'ai décidé de m'informer et de mettre en pratique les techniques de "Sign with your Baby" ou de "Baby Sign" utilisées aux Etats- Unis. Le résultat ayant été plus que positif et étant encouragée par mes amies orthophonistes, je me suis lancée dans la formation.
Cette formation a évolué au niveau pratique grâce aux retours donnés par les enfants non pathologiques et pathologiques ainsi que leurs parents et les professionnels.
En complément, les fondements linguistiques ont été renforcés par l'obtention en 2018 de mon Master en Orthophonie. Aujourd'hui, la formation insiste sur les liens existants entre la clinique et la théorie. J'ai le plaisir de former les professionnels libéraux mais aussi les structures de l'enfance pathologique et non pathologique.